Nous avons reçu le rapport suivant du Maroc :
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- Catégorie : Afrique
- Création : mercredi 22 octobre 2025 18:43
- Affichages : 6
Village d'Ambaj, commune de Bouanane – Province de Figuig : les martyrs du pain quotidien. Chers camarades
C'est avec une profonde tristesse que nous avons appris la survenue d'un tragique accident, le dimanche 19 octobre 2025, dans l'une des mines artisanales d'extraction de barytine situées dans la zone de Boussalem, relevant du village minier d'Ambaj, commune de Bouanane, province de Figuig, dans la région de l'Oriental.
L'accident a coûté la vie à deux mineurs artisanaux, dans une totale absence de conditions de sécurité à l'intérieur du site. Il s'agit de deux jeunes hommes en pleine force de l'âge : l'un venait de se marier et n'avait pas encore d'enfants, tandis que l'autre, père de trois enfants, laisse derrière lui une épouse enceinte. Les deux victimes, cousins de sang, étaient originaires de Talsint et s'étaient rendus à Ambaj pour subvenir à leurs besoins en travaillant dans l'extraction artisanale de la barytine.
Il convient de souligner que cette activité minière se déroule dans des conditions rudimentaires et dangereuses. Le minerai est extrait de manière anarchique, puis acheté et regroupé par la société Caditaf, qui ne prend aucune responsabilité envers les travailleurs, ni en matière de droits sociaux tels que l'assurance et la retraite, ni en matière de sécurité et de protection sur les lieux de travail.
Selon les informations disponibles, la cause du décès est due à l'effondrement d'un tunnel dans lequel les deux travailleurs opéraient. Les mineurs artisanaux travaillent sans formation préalable sur la gestion des risques liés aux explosifs et aux effondrements, et sans disposer du minimum d'équipements de protection nécessaires.
Ainsi, l'exploitation anarchique des richesses naturelles a fini par se transformer en exploitation anarchique de l'être humain lui-même, contraint de travailler dans des conditions inhumaines, sans aucune protection, pour arracher à la mort le pain de sa survie.


