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Résolution de constitution de la Coordination Internationale des Mineurs Arequipa/Pérou, le 3 mars 2013

Mineurs du monde entier – ensemble pour un avenir digne d'être vécu !
Dans le monde entier, nous les mineurs nous engageons pour nos intérêts et pour ceux de nos familles. Rien qu'en 2011/2012, il y a eu une série de puissantes grèves et luttes de centaines de milliers de mineurs : en Afrique du Sud, au Congo, au Chili, au Pérou, en Colombie, en Australie, en Indonésie, en Pologne, en Espagne, en Italie, aux Philippines etc., pour une augmentation des salaires, pour des droits politiques et syndicaux, pour la défense des bases naturelles de la vie ou contre le pillage du pays par des groupes miniers internationaux. Les luttes des derniers mois sont l'expression que les mineurs sont de moins en moins disposés à accepter l'exploitation croissante. Ils réclament une nette amélioration de la qualité de leur vie, des droits et libertés pour exercer des activités syndicales et pour réaliser des grèves. De moins en moins, ils se laissent intimider par des actes de violence des forces de l'ordre, comme l'ont montré avec détermination les mineurs de platine en Afrique du Sud. Là-bas, aussi bien que dans les luttes comme en Espagne, au Pérou ou en Colombie, les mineurs sont aussi devenus un point d'orientation important de la lutte des larges masses.
C'est un défi plus grand que jamais pour nous les mineurs et pour nos familles. La nouvelle organisation de la production capitaliste internationale depuis la fin des années 1980 a entraîné des changements radicaux de nos conditions de vie et de travail. Depuis le début de la crise mondiale économique et financière de 2008, les groupes miniers internationaux, en alliance avec certaines grandes banques et certains gouvernements, accélèrent la restructuration du secteur minier et énergétique, ce qui conduit à des coupures profondes dans les conditions de vie de bien des millions de gens. Il se passe un pillage inimaginable de nos ressources et de notre nature, rien que pour en tirer un maximum de profit. Des milliers de mineurs meurent tous les ans au travail ou sont grièvement blessés parce qu'on néglige la sécurité. Des contrées entières sont ravagées, des rivières empoisonnées et les gens sont déplacés. Cela, nous ne l'acceptons plus.
Nos bases de vie et celles de toute l'humanité sont menacées par le changement climatique mondial. La nature ne doit plus faire les frais du pillage sans scrupules des matières premières et de la production irresponsable d'énergie en faveur du capital monopoliste. Le gaspillage de précieuses matières premières sape les bases de la vie des générations suivantes. Nous ne supportons plus de voir la protection de l'environnement naturel et nos emplois dressés l'une contre les autres par les monopoles miniers et par les gouvernements qui leur sont soumis.
Au lieu de miser sur les énergies renouvelables et la puissance pratiquement inépuisable du soleil, les groupes énergétiques passent par exemple à la fracturation hydraulique pour l'extraction de gaz*), entre autres dans des veines de charbon. On prévoit dans de nombreux pays, en faveur de cette aberration, de fermer l'exploitation minière souterraine, ce qui supprimerait des millions d'emplois dans le monde, empoisonnerait la nappe phréatique et l'espace de vie de régions entières et accélérerait le réchauffement de la

planète. En plus, le délabrement aventurier de la croûte terrestre provoque des séismes, pollue les ressources hydrauliques en profondeur d'importance vitale et a un grand nombre d'autres conséquences négatives pour la biosphère de la croûte terrestre, indispensable pour la vie.
Pour des profits maximaux et le pouvoir, on gaspille l'énergie et les matières premières, on mène des guerres, et par la privatisation des richesses nationales et la vente aux groupes internationaux aux prix les plus bas, on détériore les conditions de travail et de vie. Tout cela est aussi sujet à la spéculation au détriment des larges masses.
Nous souhaitons au lieu de cela un avenir digne d'être vécu pour les peuples, pour nous et pour nos enfants !
La « Coordination internationale des mineurs » a la vision d'un mouvement de mineurs mondialement connecté qui lutte pour lui-même et pour ses enfants afin que les richesses de la terre, de l'eau et de l'air appartiennent à ceux qui les exploitent par leur travail. Ces richesses doivent être employées pour une vie riche, digne et saine de tous les hommes en accord avec la nature, sans exploitation ni oppression. C'est pour cela que nous voulons lutter ensemble et au niveau international.
Ceux qui détiennent le pouvoir sont conscients de leur faiblesse. Ils essaient donc de nous dresser les uns contre les autres. Ils exercent aujourd'hui, au niveau mondial, la division de la classe ouvrière en nationalités. Le dénigrement d'autres peuples et de nos frères et sœurs de classe dans d'autres pays en fait partie. Les personnels sont de plus en plus éclatés en employés permanents, intérimaires, contractuels et temporaires. Les mineurs travaillant sur la base artisanale sont dressés contre les travailleurs industriels etc. Ils veulent nous désarmer par la collaboration des classes. Nous avons fait mille expériences que leurs discours de « sortir ensemble de la crise » n'ont que pour but de nous soumettre aux intérêts des monopoles miniers dans leur course aux parts du marché mondial et de nous faire porter toutes les charges.
Nous pouvons de moins en moins nous imposer aujourd'hui contre les groupes miniers internationaux tout en restant isolés les uns des autres et localement restreints. Ce qu'il nous faut, c'est l'unité des travailleurs au niveau mondial.
Les centaines de millions de travailleurs dans l'industrie dans le monde se trouvent confrontés à quelques monopoles internationaux dominants et aux gouvernements qui leur sont soumis. Les mineurs à eux seuls constituent une armée puissante de 22 millions. Ils peuvent devenir une force supérieure, s'ils surmontent leur fractionnement et s'ils luttent ensemble, unis au niveau international.
Les mineurs, les paysans, les écologistes et les autres mouvements sociaux et populaires doivent s'unir et coopérer dans le monde entier. Ainsi, nous pourrons réussir à coordonner et à perfectionner nos luttes. Nous nous associons pour cela dans la Coordination internationale des mineurs. C'est une forme d'organisation internationale du mouvement combatif classiste des mineurs du monde, créée afin de mieux lutter pour nos objectifs communs et de les imposer. La Coordination internationale des mineurs veut renforcer le mouvement des mineurs dans le monde et son unité et accroître sa force combative ainsi que leur soutien dans les régions des mines et les pays respectifs.
Nous ne nous entendons pas comme une concurrence aux syndicats existants. Nous souhaitons et nous nous engageons pour des syndicats forts et combatifs. Nous avons besoin de multiples formes d'organisation pour lutter pour nos intérêts vitaux. Nous cherchons la collaboration avec tous ceux qui nous soutiennent ou qui partagent nos objectifs.
La Coordination internationale des mineurs est consciente de la dimension de cette tâche, mais aussi de la nécessité de s'y attaquer. On aura besoin de temps et de patience, de compréhension réciproque et de confiance. Nous les acquerrons en échangeant les différentes expériences, traditions et cultures sur un pied d'égalité et en apprenant les uns des autres.
La confiance doit s'accroître pas à pas, dans le débat démocratique, en préparant, en réalisant et en développant ensemble des actions internationalement concertées de solidarité dans la lutte commune.
C'est pourquoi toutes les questions importantes du travail, de la vie, des revendications et des mots d'ordre, de l'environnement, de la jeunesse et des familles, etc. ont fait l'objet des délibérations et des décisions de la 1ère conférence internationale des mineurs à Arequipa/Pérou.
La 1ère Conférence internationale des mineurs a été étroitement liée avec la base, qu'elle a largement impliquée dans la préparation et la réalisation. Ainsi soutenue par elle, toutes les difficultés ont été surmontées.
Ce succès est fondé sur un processus international :

  • préparé et réalisé par tous les participantes et participants de façon démocratique et sur un pied d'égalité,
  • financièrement indépendant et
  • organisé en commun et de façon autonome par tous.

À l'avenir aussi, nous devrons rester fidèles à cela.

La Conférence internationale des mineurs reste la méthode fondamentale de la Coordination internationale des mineurs et repose sur 3 piliers :

  • L'Assemblée générale des délégués venant de pays ayant des mines ou une tradition minière. Elle prend des décisions sur des tâches, des projets etc. de la Coordination internationale des mineurs. Chaque pays participant a 5 voix et au maximum 5 délégués. Le mouvement des mineurs de chaque pays doit trouver des moyens de s'entendre sur ses délégués. L'Assemblée générale élit un groupe exclusivement coordinateur pour la coordination du travail entre les conférences. Elle décide en plus sur le pays et la date de la prochaine conférence.
  • Des forums et des assemblées plénières ouverts pour la discussion, qui rendent possible et souhaitent la large participation d'individus, d'initiatives et d'organisations du mouvement minier et de ses amis. On y délibère sur des questions de la situation mondiale et des luttes des mineurs et de leurs familles. Ils sont proposés et préparés par des participants.
  • Des manifestations culturelles pour fraterniser, qui permettent et intègrent la large participation de la population.

Nos principes pour la coopération dans la Coordination internationale des mineurs sont les suivants :

  • Soutien réciproque et solidarité dans la lutte pour un avenir digne des mineurs et de leurs familles.
  • Égalité en droits de tous les participants.
  • Décision autonome de toutes les forces participantes sur ses positions et activités.
  • Engagement de toutes les forces participantes à contribuer à la coordination du mouvement mondial des mineurs et à prendre la responsabilité de tâches selon leurs différentes possibilités.
  • Non-ingérence dans l'organisation et les affaires d'autres participants.
  • Une culture du débat démocratique entre égaux, respect mutuel.
  • Non-alignement sur un parti et ouverture idéologique, en excluant des organisations ouvertement hostiles aux travailleurs.
  • Indépendance financière et engagement de tous les participants à contribuer selon leurs possibilités et en s'appuyant sur les gens pour contribuer au financement d'activités communes.

L'Assemblée générale élit un groupe de coordination internationale (ICG) - et un vérificateur comptable -, qui rend compte de ses activités à la conférence suivante. Il a pour tâche la coordination de la coopération à droits égaux, l'information et le soutien réciproque dans le mouvement mondial des mineurs entre les conférences.

  • Il gère le site international sur internet www.minersconference.org, où tous les participants peuvent publier des articles.
  • Il peut appeler à des campagnes internationales de solidarité et à des actions du mouvement des mineurs au-delà des frontières.
  • Il désigne dans ses rangs un caissier.

¡Los mineros unidos, jamás serán vencidos!

(Adopté à l'unanimité par les délégué/e/s des mineurs de 19 pays.
Rédigé par le groupe élu de coordination internationale [ICG])